“Europe, lève-toi !” exhorte le magazine Mandiner à la une de son édition du jeudi 27 février. Dénonçant la faiblesse actuelle de l’Union européenne (UE), l’hebdomadaire conservateur hongrois illustre son propos avec le dessin d’une femme empâtée assoupie sous une couverture aux couleurs du drapeau européen. “La détérioration et le déclin de l’Europe n’étaient pas inévitables. Des séries de mauvaises décisions prises au fil des décennies ont conduit à cette situation”, tonne un article d’opinion.

Un économiste pointe du doigt des choix récents, comme l’abandon des importations d’énergies fossiles russes, la guerre commerciale avec la Chine et la politique verte de l’UE. “La guerre tarifaire des États-Unis [qui veulent imposer des droits de douane de 25 % sur les produits européens] n’est rien en comparaison des dommages que l’Union s’inflige elle-même. En réglementant à outrance, l’Europe s’est fait des blessures qui seront dures à cicatriser”, et “Bruxelles n’a aucune volonté de changer la situation”, tacle une analyse.

“La tornade Trump réécrit l’ordre mondial avec un élan incroyable […]. Si l’UE rate le coche, elle sera laissée pour compte”, renchérit l’éditorial de Daniel Kacsoh. Selon l’auteur, les Vingt-Sept auraient dû écouter la Hongrie lorsqu’elle les appelait à “rester en dehors du conflit” entre la Russie et l’Ukraine. Mais, regrette-t-il, l’UE “s’accroche aux solutions perdantes”, et elle risque un “avenir douloureux” si elle ne “tourne pas la barre”.

“Soyons tous un peu Trump” et “rendons à l’Europe sa grandeur !” conclut Mandiner, répétant le slogan que le Premier ministre hongrois a pris à son allié américain.