Strasbourg Bar à chats : le Chatperlipopette café a besoin d’aide !

Les douze colocataires félins y ont toujours leurs aises, aux côtés de « leur humaine » et des amoureux des chats ; mais pour combien de temps encore ? Au 3, rue de Lausanne, le Chatperlipopette café, seul bar à chats de Strasbourg, ouvert fin 2016 par Nathalie Berlot, est en grande difficulté. Une cagnotte en ligne est ouverte pour tenter de le sauver.
Valérie Walch - 22 févr. 2025 à 12:00 | mis à jour le 22 févr. 2025 à 14:40 - Temps de lecture : 4 min
Figaro au bar à chats Chatperlipopette, à Strasbourg.  Photo Roméo Boetzlé
Figaro au bar à chats Chatperlipopette, à Strasbourg.  Photo Roméo Boetzlé

La reine Duchesse, lovée au milieu des coussins, fait sa toilette intime au vu de tous. Curieux et câlin, Figaro est le premier à venir au contact et ne cessera, une heure durant, de prendre la pause pour… Roméo. Le bel Olaf est plus réservé, alors qu’O’Malley incarne « la force tranquille ». Dans l’aventure dès l’ouverture, Bagheera ne tarde pas non plus à montrer le bout de sa truffe, tandis que Jacqueline – dépourvue de nez – peine à respirer et voit ses sécrétions s’écouler… Par les yeux. Le lot de certains chats « exotiques » d’élevage, comme elle, « recalés, puis abandonnés, car ils ne sont plus considérés que comme une bouche de trop à nourrir », s’insurge Nathalie Berlot en se saisissant d’un mouchoir. Berlioz n’est plus, mais sa photo veille sur ses congénères depuis une petite étagère aux allures d’autel.

Ici, les prénoms des chats sont choisis en fonction de leur date d’arrivée. « Il y a eu la période Disney, celle de Harry Potter, etc. », explique la maîtresse de maison en glissant une caresse à Weasley sous la surveillance étroite d’Idéfix. Le chihuahua apporte une note canine au groupe, en mode camouflage, avec ses petites oreilles pointues.

Ouvert depuis 2016

Duchesse, en mode « Où est Charlie ? » sur le canapé.   Photo Roméo Boetzlé

Duchesse, en mode « Où est Charlie ? » sur le canapé.   Photo Roméo Boetzlé

Les chats ? C’est toute la vie de Nathalie Berlot, professionnelle et privée, depuis 2016 et l’ouverture du Chatperlipopette café. Quand elle ne sert par un thé aux amoureux de la gent féline qui ont leurs habitudes rue de Lausanne, elle recueille des matous abandonnés, souvent en piteux état, qu’elle tente de remettre sur pattes – ou de placer en famille d’accueil – avant de leur trouver une famille pour la vie. Depuis la création du café, « 350 adoptions ont été enregistrées », précise celle qui est en train de créer une association dédiée, baptisée Chatpristi.

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Ici, les chats sont chez eux ! Photo Roméo Boetzlé

Ici, les chats sont chez eux ! Photo Roméo Boetzlé

Si elle a pimpé la déco depuis notre dernier passage et tient à bout de bras son café débordant de ronrons, de douillets paniers et d’une foultitude de bibelots à l’effigie des félins, c’est pour assurer gîte et couvert à ses protégés. Si elle a rouvert les portes après plusieurs semaines de fermeture contrainte suite à de gros soucis de santé, c’est aussi pour payer les factures qui ont continué à s’accumuler, pour son commerce et pour les frais vétérinaires. Nourriture, électricité, gaz, litière, « aujourd’hui, tout coûte plus cher ! » Alors, quand elle voit certains commentaires négatifs passer sur les réseaux, elle craque.

Ce jeudi matin, Nathalie Berlot a le cœur lourd. Son café est en danger. En 2019 déjà, elle avait dû appeler à l’aide, face à une activité plombée « par les conséquences de l’attentat de décembre 2018 et à la crise des gilets jaunes ». Depuis, le Covid et la crise du pouvoir d’achat sont passés par là, avec leur lot de fermetures (14 mois au total ici !) et de nouvelles déconvenues. Une cagnotte Leetchi a été ouverte. Sur les 6 000 € nécessaires, elle en a récolté un peu plus de 2 000, à l'heure de la parution de ces lignes.

Unique à Strasbourg

Nathalie Berlot, gérante du bar à chats Chatperlipopette.   Photo Roméo Boetzlé

Nathalie Berlot, gérante du bar à chats Chatperlipopette.   Photo Roméo Boetzlé

Si ce bar à chats a brièvement eu un concurrent en centre-ville à ses débuts , l’endroit demeure aujourd’hui unique à Strasbourg. « Même dans une grande ville comme Paris, il ne reste plus que trois bars à chats », a compté Nathalie Berlot. Elle a été contrainte d’instaurer un minimum de consommations (8 € pour les adultes, 5 € pour les étudiants) pour tenter de s’en sortir, et voudrait bien proposer à nouveau des petits plats et accueillir plus de groupes – de personnes handicapées, de seniors… À condition d’en avoir les moyens. Récemment, un stagiaire de 3e , Lehim, lui a ouvert les portes d’Instagram et de Tik Tok pour lui donner de la visibilité. Son rêve serait de trouver un local plus proche du centre-ville et un poil plus grand. « En attendant, je fais ce que je peux », argue-t-elle.

Une cagnotte Leetchi a été mise en place.   Photo Roméo Boetzlé

Une cagnotte Leetchi a été mise en place.   Photo Roméo Boetzlé

Chaleureux, son petit cocon permet pourtant de décompresser, le temps d’une interaction hommes chats au milieu d’adorables boules de poils toujours partantes pour une séance de jeux ou de papouilles. Une vraie vie de chat à préserver !

Café Chatperlipopette 3, rue de Lausanne à Strasbourg, ouvert du mardi au vendredi de 16 h à 19 h 30, le samedi de 15 h à 20 h (mais mieux vaut vérifier les horaires avant de se déplacer). Contact : ✆  03 90 41 76 23. Cagnotte sur leetchi.com : sauver le Chaperlipopette café

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