Alsace du Nord Les tiques sont de retour : on démêle le vrai du faux sur ce petit acarien
Tristement connues pour les maladies qu’elles peuvent transmettre par piqûre, comme l’encéphalite à tiques ou la maladie de Lyme, les tiques sont présentes dans les bosquets, forêts, prairies, pâtures, jardins privés, parcs. Pour vivre, ces petits acariens ont besoin d’humidité et de chaleur, mais pas trop.
Les tiques peuvent piquer toute l’année, mais elles sont le plus actives au printemps et à l’automne. Elles attendent, à l’affût sur une herbe, le passage d’une proie pour s’accrocher et ensuite piquer, explique Cindy Léobold, co-coordinatrice de la Communauté professionnelle territoriale de santé (CPTS) du Pays des sources. Voici trois idées reçues sur ces petits acariens et quelques conseils pour les éviter.
Les tiques tombent des arbres pour piquer : faux
Les tiques qui sont communes dans nos régions ont besoin d’humidité pour survivre. Pendant qu’elles cherchent un hôte, elles doivent retourner fréquemment au sol (ou un endroit humide) pour éviter de se dessécher. Elles ne vont donc pas chercher à grimper sur des arbres où elles auront du mal à revenir par terre. En revanche, elles se nourrissent aussi sur les oiseaux, donc il est possible de trouver des tiques dans un nid, et qu’elles tombent. Dans tous les cas, elles ne tombent pas des arbres pour piquer. Si on trouve des tiques sur nos têtes, c’est qu’elles ont grimpé là depuis nos jambes.
Pour décrocher la tique, il faut utiliser du savon, de l’éther ou de l’huile : faux
Les agents pathogènes (infectieux) présents dans la tique sont véhiculés par sa salive et sont présents dans son système digestif. L’utilisation de tout type de substance et produit stresse la tique et l’amène à tout régurgiter pour se détacher, donc à augmenter les risques de transmettre des agents pathogènes. Une des meilleures méthodes pour décrocher la tique est d’utiliser un tire-tique (disponible en pharmacie).
Si on est piqué par une tique, on contracte à tous les coups la maladie de Lyme : faux
Toutes les tiques ne sont pas infectées par la borrelia burgdorferi, la bactérie responsable de la maladie de Lyme. Selon les régions de France, le taux de tiques infectées dans le milieu varie de 5 % à 30 %. D’après une étude récente publiée sur le site de l’Institut national de la recherche agronomique (Inrae), la probabilité de tomber malade après une piqûre de tique infectée est de 6 %. Les tiques peuvent être aussi porteuses d’autres agents pathogènes causant d’autres maladies.
Quelques conseils pour les éviter
Rester sur les chemins, porter des vêtements longs et clairs (pour repérer les tiques qui se baladent sur soi), couvrir ses bras et ses jambes, s’examiner soigneusement après chaque sortie, laver ses vêtements à 60°C ou les mettre au sèche-linge au moins une heure (les tiques n’aiment pas la chaleur sèche). En cas de piqûre, enlever la tique avec un tire-tique, désinfecter le point de piqûre et surveiller les éventuels symptômes pendant au moins un mois. Et la tique ? On peut signaler sa piqûre et envoyer la tique à l’Inrae pour faire avancer la recherche.
Pour plus d’informations sur la vie des tiques, les agents pathogènes qu’elles transmettent et la prévention consulter « Citique », le programme multipartenarial de recherche participative qui fait avancer la prévention. Cindy Léobold répondra à toutes les questions du public lors d‘une conférence (gratuite) organisée par la CPTS Pays des sources jeudi 3 avril, de 17 h 30 à 19 h, à la Maison des services et des associations à Durrenbach.
Conférence à la Maison des services et des associations, à Durrenbach. Inscription au 06 13 33 49 06 ou par courriel à coordination.cptsdessources@gmail.com. Gratuit.