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Grand Est Une qualité de l’air globalement stable, les villes alsaciennes sont les plus exposées à la pollution

En 2024, l’air respiré dans la région a été bon ou moyen plus de 80 % du temps selon le bilan établi par Atmo Grand Est. Les concentrations de particules fines restent toutefois préoccupantes et supérieures aux recommandations de l’OMS sur une grande partie du territoire.
Xavier Thiery - 01 avr. 2025 à 07:00 | mis à jour le 01 avr. 2025 à 19:07 - Temps de lecture : 4 min
A Strasbourg, comme dans les autres villes de la région, les concentrations de dioxydes d’azote mesurées par Atmo Grand Est ont sensiblement baissé l’an passé le long des axes routiers.  Photo archives Jean-Marc Loos
A Strasbourg, comme dans les autres villes de la région, les concentrations de dioxydes d’azote mesurées par Atmo Grand Est ont sensiblement baissé l’an passé le long des axes routiers.  Photo archives Jean-Marc Loos

Selon le bilan annuel présenté lundi à Schiltigheim par Atmo Grand Est, l’association agréée de la surveillance de la pollution atmosphérique, les relevés journaliers réalisés l’an passé par les 74 stations de mesure fixes et les 14 stations mobiles attestent d’une qualité de l’air « globalement stable par rapport à l’année 2023  ». Ce résultat, constate Etienne Koszul, le directeur général, « conforte l’amélioration significative observée voilà deux ans ainsi que l’évolution moyenne favorable constatée depuis plusieurs années ».

Dans la région l’an passé, l’indice de la qualité de l’air a été moyen ou bon plus de 80 % du temps, avec une proportion de journées moyennes ultra-majoritaire. « Cette situation s’explique en partie par des conditions météo favorables qui ont limité les pics de pollution. La pollution à l’ozone a notamment diminué en raison de l’été frais et pluvieux », souligne Cyril Pallarès, directeur technique.

Des « progrès » concernant l’exposition au dioxyde d’azote

Localement, on observe toutefois des variations significatives : les cinq villes qui enregistrent le plus grand nombre de jours avec un indice de qualité mauvais ou dégradé sont toutes situées en Alsace, à savoir Strasbourg (102 jours), Saint-Louis (91), Mulhouse (90), Haguenau (95) et Colmar (85). Dans d’autres villes comme Bar-le-Duc, Châlons-en-Champagne, Charleville-Mézières, Metz, Saint-Dizier et Troyes, cette durée est nettement plus réduite, comprise dans une fourchette allant de 30 à 45 jours.

En matière d’exposition de la population, Atmo Grand Est fait état de « progrès » concernant le dioxyde d’azote (NO 2 ), un polluant de l’air principalement émis par le trafic routier. « La baisse est sensible en proximité des axes de circulation. C’est notamment le cas dans l’Eurométropole de Strasbourg où la ZFE a permis d’accélérer la modernisation et la décarbonation du parc automobile. Mais il reste à ce jour dans la région de nombreux points rouges où les concentrations moyennes annuelles sont supérieures à 20 microgrammes/m3 , le nouvel objectif ciblé par l’UE en 2030. Si l’on prend le seuil recommandé par l’OMS, à savoir 10 mcg/m3 , la moitié de nos stations l’ont dépassé l’an passé ».

Les particules fines PM 2,5 dans le viseur

Les concentrations annuelles de particules fines PM 2,5, qui proviennent du chauffage au bois, du trafic routier et des activités de chantier, nocives pour la santé respiratoire et cardiovasculaire, sont celles qui restent les plus préoccupantes car supérieures aux seuils recommandés par l’OMS sur la quasi-totalité du territoire régional. « Seule une station située sur les sommets vosgiens, éloignée de toute activité humaine, respecte ce seuil ».

Pour les particules fines PM 10, émises par le secteur résidentiel, l’industrie et l’agriculture, l’évolution reste plus favorable avec 30 stations sur 36 qui respectent le seuil de l’OMS. « Les six stations en dépassement sont situées sous influence du trafic routier ou d’une industrie ».

Trois pics de pollution ont également été recensés l’an passé. Le premier, en janvier, était un épisode hivernal de pollution aux particules PM 10 qui a valu trois jours d’alerte dans le Haut-Rhin. Le deuxième, en juin, était une pollution à l’ozone liée à la chaleur qui a entraîné deux jours d’alerte en Alsace. Idem pour le troisième, qui n’aura duré qu’un jour, le 30 août.

Les seuils réglementaires divisés par deux d’ici 2030

« Ces chiffres confirment l’urgence d’agir collectivement sur les principales sources de pollution : trafic routier, chauffage au bois, agriculture et industrie », insiste le sénateur de Meurthe-et-Moselle Jean-François Husson, président d’Atmo Grand Est. Les territoires devront pour cela redoubler leurs efforts car la nouvelle directive européenne sur la qualité de l’air, adoptée l’an passé, a divisé par deux certains seuils réglementaires d’ici 2030. « Pour les atteindre, il faudra que la dynamique baissière soit plus forte que celle observée ces deux dernières années », avertit la direction d’Atmo Grand Est.

Un nouvel indice pour prévenir l’activité pollinique

Le Réseau national de surveillance aérobiologique (RNSA), qui informait depuis 30 ans les personnes allergiques et les professionnels de santé sur la présence des pollens dans l’air et les risques sanitaires associés, a été mis en liquidation le 26 mars suite à une enquête administrative qui a conduit le Ministère de la santé à suspendre son financement. Alors que près d’un Français sur trois est concerné par les allergies aux pollens, le réseau national des associations agréées de surveillance de la qualité de l’air n’a pas voulu perdre de temps : à partir de ce mercredi 2 avril, il prendra le relais avec un nouvel « indice pollen » qui sera diffusé sur le site atmo-france.org deux fois par semaine.

« Pour commencer, cet indice sera établi pour six espèces de pollens dont il indiquera les seuils de concentration pour le jour J et les deux jours suivants à l’échelle des communes en France métropolitaine et en Corse. Il est basé sur des modèles statistiques, des mesures de pollens effectués par les techniciens et les capteurs dans les régions, des prévisions météo et des données issues de la plateforme européenne d’observation de la Terre Copernicus », explique Etienne Koszul, directeur général d’Atmo Grand Est qui précise que l’indice sera également consultable via l’application airtogo.fr et le site atmo-grandest.eu.

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