Comment Donald Trump a mis la justice à ses ordres
Dans sa chasse aux sorcières, Donald Trump ne fait pas dans la dentelle. La Fondation nationale pour la science a commencé à examiner les programmes de recherche qui auraient un lien, même vague, avec les questions de genre, de diversité, d’inclusion… Au passage, des travaux sur l’alphabétisation, la santé mentale des élèves, la qualité des écoles… se voient aussi suspendus.
L’amateurisme de ces décisions prises à la hâte n’aura pas été plus manifeste qu’à l’Agence nationale de la sécurité nucléaire. La semaine dernière, le gouvernement a ordonné le licenciement de 300 employés, avant de faire volte-face lorsqu’ils se sont aperçus que ces personnels étaient chargés de la sécurité des armes nucléaires, de la supervision des sous-traitants…
Dans un contexte géopolitique international particulièrement instable et hostile, où le droit international est piétiné ouvertement et où le multilatéralisme est à l’agonie, les manigances de Trump sont effrayantes. D’autant qu’on ne pourra pas compter sur les institutions judiciaires. Après avoir lui-même échappé à la prison, et gracié des milliers de militants d’extrême droite, le président a demandé la semaine dernière que soient abandonnées les poursuites à l’encontre d’Eric Adams.
Les accusations de corruption, de fraude et de complot qui visent le maire de New York sont si graves qu’elles ont conduit à la démission d’une dizaine de personnes dans son entourage proche. Mais, selon l’avocat général nommé par Trump, ces poursuites empêchent le maire de se concentrer et interfèrent avec les missions prioritaires du gouvernement : la lutte contre le crime et contre l’immigration. Adams – qui avait quitté ses affaires courantes à New York pour rencontrer Trump à Mar-a-Lago puis pour assister à son investiture – a d’ailleurs confirmé vouloir travailler avec (obéir à ?) la nouvelle administration et envisage d’ouvrir une antenne des services de l’immigration dans la prison de Rikers Island.
Face à cette tentative d’instrumentalisation politique de la justice et la solidité d’un dossier accablant pour le maire démocrate, la procureure en charge de l’affaire, Danielle Sassoon, a refusé d’abandonner les charges. Elle a démissionné, suivie par au moins cinq autres collègues haut placés. Tous sont désormais la cible d’enquêtes internes ordonnées par le département de la justice.
La mise sous tutelle politique des institutions judiciaires, la censure et la répression des efforts d’inclusion et de diversité, ou encore le démantèlement annoncé du ministère de l’Éducation, sans parler de la politique économique erratique, du sacrifice de l’environnement, et des saluts nazis tolérés publiquement, sont absolument alarmants. Et ce n’est que le premier mois.
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