Ce jeune journaliste de 28 ans traverse une longue errance locative, à laquelle sa grande précarité professionnelle l’a condamné.

© Xavier POPY/REA
De la précarité professionnelle à la précarité locative, il n’y a pas loin. C’est ce que Romain 1vit depuis plus d’un an. « J’étais en colocation à Paris depuis deux ans, raconte-t-il, puis, en juin 2023, j’ai quitté la coloc pour éviter de payer le loyer durant l’été. »
Il faut dire que ce passionné de théâtre a pris l’habitude de passer juillet à Avignon, autant par passion que par nécessité : pour le critique de théâtre qu’il est, le festival qui s’y déroule représente aussi l’opportunité d’écrire et de placer nombre d’articles, donc de générer quelques revenus.
Pas assez toutefois pour trouver une location, ni même une colocation, une fois de retour dans la capitale : « J’ai trouvé une sous-location pour un mois, en me disant que ça me donnerait le temps de trouver autre chose. Mais savoir à quel point c’est compliqué de se loger à Paris, ça décourage vite. Et puis ce travail est chronophage. Bref, ça n’a pas marché. »
Il enchaîne donc les sous-locations, trouvées le plus souvent via Facebook : « Il y a des groupes entiers où ceux qui cherchent des sous-locations rencontrent ceux qui en proposent. » Barbès, place Clichy… « Au départ, ça ne me déplaisait pas de voir différents quartiers de Paris, reconnaît Romain, et puis on s’accommode de la situation, même dans une précarité absolue. »
Avec des revenus dépassant rarement 1 000 euros par mois et entre 600 et 700 euros de loyer, c’est le moins que l’on puisse dire. « Cette vie nomade, c’est fun pendant cinq minutes, mais c’est aussi beaucoup de stress, qui devient une angoisse terrible quand tu sais que tu dois lâcher ta sous-location alors que tu n’as rien derrière. »
Il s’accroche à la perspective de trouver une colocation avec son copain… qui finit par se concrétiser en octobre 2024. Elle prend fin en juin prochain, en même temps que le CDD de six mois qu’il a fini par trouver. Et après ? « Là je souffle. Je n’y pense pas trop. Mais je ne vais pas pouvoir repartir comme avant. »
- Le prénom a été changé. ↩︎
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