C’est l’une des images les plus fortes des jeux Paralympiques. Les bras levés au ciel, le visage illuminé par une émotion intense, Aurélie Aubert exulte après avoir remporté la finale de la boccia en catégorie C1 (paralysie cérébrale). À 27 ans, la Normande vient de décrocher son premier titre international et offre à la France sa première médaille d’or depuis l’introduction de la discipline au programme paralympique en 1984. Une énorme performance pour la 16e mondiale, loin d’être favorite avant la rencontre contre son adversaire singapourienne (2e mondiale).
Originaire de Dreux (Eure-et-Loir), Aurélie Aubert visait au mieux les quarts de finale dans cette discipline similaire à la pétanque et exclusivement paralympique. Malgré une troisième manche gagnée par Jeralyn Tan Yee Ting, la vice-championne de France l’emporte sur le score de 5-4. Proche de l’élimination en phase de poule (une défaite et une victoire au tie-break), puis en demi-finale remportée au tie-break, la 4e des championnats d’Europe 2023 a su gérer ses émotions et élever son niveau de jeu au fil de la compétition.
Attirée par le chocolat
« J’offre la première médaille d’or à la France en boccia, j’espère que ce sera davantage médiatisé et que ça ne s’arrêtera pas à Paris », lance alors celle qui s’entraîne pas moins de dix heures par semaine et s’est entourée d’une préparatrice mentale et d’une kiné. Dans la catégorie C1, les athlètes ont la particularité de bénéficier d’un assistant permettant la stabilisation de leur fauteuil. En compétition, Claudine Llop, qui était son infirmière avant de devenir son assistante puis son entraîneure, joue un rôle important. Si elle ne peut pas lui parler, elle l’écoute et positionne son fauteuil sur les conseils d’Aurélie pour trouver le meilleur angle avant de tirer les balles qu’elle lui fournit et qu’elle ramène.
Initiée à cette discipline à l’âge de 13 ans par les éducateurs du centre de réadaptation de Richebourg (Yvelines), Aurélie Aubert ne fait pas mystère de son peu d’attrait pour la discipline à l’époque. « Je n’aimais pas la boccia. Marie-Pierre Leblanc (sélectionneuse des Bleues – NDLR) m’a appâtée avec des Kinder. Après, elle m’a proposé de disputer un premier championnat de France, j’ai fini quatrième… », confie-t-elle, dans l’émission Quels jeux ! sur France 2, en septembre, avant de lancer avec aplomb : « J’espère que Kinder va sponsoriser la boccia ! »
Sponsorisée par une grande marque
La championne paralympique a été entendue puisque, le 18 décembre, Ferrero, la maison mère du célèbre chocolat, a annoncé son partenariat avec la licenciée du club handisport Win’27 Aubevoye (Eure). Conclu pour 2025, mais renouvelable avec pour horizon les jeux Paralympiques de 2028 à Los Angeles, ce contrat de sponsoring a été scellé avec la marque Kinder, propriété du géant agro-industriel italien. L’entreprise va prendre en charge l’ensemble de ses frais (sportifs, gestion, déplacements, logistique et équipement).
Une aubaine pour la porte-drapeau de la cérémonie de clôture des Jeux, alors que les athlètes paralympiques rencontrent beaucoup de difficultés à trouver des sources de financement. Ce partenariat va permettre à Aurélie « de pouvoir envisager sereinement sa saison 2025, toutes les compétitions internationales, les stages, etc. souligne Claudine Llop (…) C’est la première fois qu’on a une telle proposition, c’est inédit ».
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