Dans son interview à La Tribune dimanche, François Bayrou rappelle que, lorsqu’il a été nommé premier ministre, il avait déclaré qu’on était « au pied de l’Himalaya », en matières budgétaires et économiques. Et il poursuit : « On a installé le camp de base, mais maintenant il faut se lancer à l’attaque des huit sommets de plus de 8 000 mètres qui composent la chaîne. »

Je ne voudrais pas chercher des poux dans la tête de notre alpiniste amateur, mais il se trouve que l’Himalaya ne compte pas huit sommets de plus de 8 000 mètres. Aux dernières nouvelles, il en compte bel et bien dix, sur un total de quatorze dans le monde. Voici donc un premier ministre installé dans son camp de base, avec tout son barda, en train de cocher sur sa carte chacun des huit sommets qu’il a décidé d’attaquer. Et de vérifier les rations de vivres nécessaires pour arriver en haut de chacun des sommets (et, accessoirement, d’en redescendre).

J’ignore ce que représente exactement, dans la tête de François Bayrou, chacun des sommets de notre Himalaya budgétaire, en matière de décisions, de choix, d’investissements. En tout cas, on peut d’ores et déjà affirmer qu’il y aura deux trous dans le budget. Deux énormes trous. Soit les deux sommets de plus de 8 000 mètres passés à l’as. Ils n’ont aucun spécialiste en géographie ou en alpinisme, à Matignon ? Bon, ce n’est peut-être pas une raison pour voter la censure. Mais, tout de même, deux sommets zappés, c’est ballot.